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CCC-OMC Nemours - Vigilance Citoyenne
9 janvier 2007

La Connaissance est elle une marchandise? Quel rôle pour les universités?

Riccardo Petrella, Président de l'université du Bien Commun à Bruxelles*, s'interroge sur la valeur qu'on donne à la connaissance.
Il nous cite une accroche publicitaire du journal italien Corriere della Serra: « ceux qui lisent le plus sont ceux qui sont les plus compétitifs »

Partout on parle de notre société comme de la société de la connaissance, de l’économie de la connaissance
Il s'agit d'une narration du monde. Après l’économie agricole et l’économie industrielle, voici l’économie de la connaissance. Qui sont les paysans et les ouvriers de la connaissance ?

Quelles sont les conséquences de la société de la connaissance?

Parler d'une économie de la connaissance détermine ce que nous sommes.
2 phares: comment cette économie produit elle la richesse, comment organise t-elle le pouvoir ?
Qui produit la connaissance?
La richesse dépend des connaissances:
D'où l'existence des entreprises de la connaissance, des ingénieurs de la connaissance.

L’industrie pharmaceutique est devenue l’économie de la connaissance du vivant
C'est la narration dominante et c'est là que le pouvoir trouve sa légitimité.
L'homme du XXIe siècle a fait une conquête extraordinaire – il a dépassé le mythe de Prométhée qui fut puni pour avoir dérobé le feu des dieux  Feu qu’il a apporté aux humains dans un bâton creux
Nous sommes dans une société post-prométhéenne où Prométhée n'est plus condamné. Nous sommes devenus les dieux de nous-mêmes

Pour qui est valable cette narration?
Nous savons très bien qu'un pays tel que l'Ethiopie n'a pas de salut car il ne deviendra pas une économie de la connaissance.

En mars 2000 les 15 pays de l'Union Européenne ont élaboré la stratégie de Lisbonne dont le but est de faire de l'Europe l'économie de la connaissance la plus compétitive au monde pour 2010.

Paradoxalement, il s'agit de connaissances étriquées . Elles sont au nombre de deux. La connaissance techno-scientifique et la connaissance managériale avec des capacités de destruction (puissance militaire) finances/bourse, commercial et des capacités novatrices ciblée sur les produits de consommation au quotidien. Ces connaissances n’ont pas de valeur.
Les investissements dans l’automatisation (informatique – binaire) nous fait fonctionner sur le rythme : prévisible/imprévisible
Toute une série de disciplines disparaissent.

Plus une connaissance vaut, plus elle doit être rare. Alors elle devient secrète, on la protège avec le dépôt de brevet. R. Petrella a fait une comparaison entre le dépôt de brevet et le droit d’auteur. Pour ce dernier, avant la création de l’auteur, l’œuvre n’existait pas. Il est donc rémunéré pour son travail. Pour les brevets, il en va autrement en particulier pour ceux pris sur les gènes .On assiste au vol du patrimoine collectif de l’humanité
Un brevet c'est un droit d'exploitation exclusif pendant 17 à 25 ans sur un produit, une plante, un gène, la vie !

La compétition qui sous-tend les besoins de connaissances techno-scientifiques conduit à une modification du contenu des connaissances et à une transformation de la transmission. Les universités deviennent des entreprises de production du savoir.
La marchandisation de la connaissance produit de la compétition entre les universités avec la prolifération des masters. La formation à distance permettra de se former-formater à tout moment pour répondre aux besoins .De même qu'on ne trouve plus que 3 types de pommes dans les supermarchés, il en ira sans doute de même pour la connaissance.
C'est une mutation profonde de la société où le capital financier prétend être propriétaire de la vie, des plantes, des humains. Nous sommes dans une logique commerciale.

La solution? Etre citoyen, rédécouvrir son humanité afin d'être capable de mener cette bataille pour la vie.

Conférence donnée à Fontainebleau, à l'Insead le 4 janvier 2007.

*L'université du Bien Commun créée en 2004 comporte quatre facultés:
1 –l’eau
2 - l’altérité
3 –la mondialité
4 ­ -l’imagination

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