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CCC-OMC Nemours - Vigilance Citoyenne
22 février 2012

Le pétrole de schiste dans le sud Seine-et-Marne

Le 2 décembre 2011, trois Villarons se sont rendus à Samois-sur-Seine à l’invitation de l’association pour la protection de notre environnement naturel « Samois-sur-Terre » afin de participer à un exposé-débat sur le pétrole de schiste.

Cet exposé-débat a été organisé à la suite du dépôt des demandes de permis d’exploration de Samois et de Fontainebleau  qui concernent les communes de Avon, Barbizon, Bois-le-Roi, Bourron-Marlotte, Chailly-en-Bière, Champagne-sur-Seine, Ecuelles, Fontaine-le-Port, Fontainebleau, Grez-sur-Loing, Héricy, Montarlot, Montigny-sur-Loing, Moret-sur-Loing, Recloses, Saint-Mammès, Samois-sur-Seine, Samoreau, Thomery, Treuzy-Levelay, Ury, Vernou-la-Celle, Villecerf, Villemaréchal, Villemer, Villiers-en-Bière et Villiers-sous-Grez.

 Voici quelques informations importantes communiquées par les intervenants, Jean-Claude Boué et Philippe Lecorneur.

 Hydrocarbures

Depuis des décennies, les hydrocarbures sont irremplaçables pour les transports nationaux et internationaux, par route, mer ou air. Le marché mondial est alimenté par le gaz et le pétrole dits conventionnels, extraits d’une poche (réservoir) par forage - en général vertical.

La raréfaction des gisements et la demande croissante d’énergie ont poussé les producteurs à chercher de nouvelles réserves : les hydrocarbures dits “non conventionnels”. Il s’agit :

- des gaz de houille (grisou) quise forment dans les dépôts de houille et sont absorbés par elle ;

- des gaz de réservoir ultracompacts quisont difficiles et coûteux à exploiter car ils sont enfermés dans des gisements où la pression est très forte ;

- et des gaz et pétrole de schiste qui se trouvent dans les fissures des roches très peu perméables et riches en matière organique. Ces gaz sont connus depuis plus d’un siècle. Mais face aux difficultés pour les extraire dans des conditions économiques viables, il a fallu attendre le début des années 2000, pour qu’aux Etats-Unis la production décolle sous l’effet d’innovations techniques. Des entreprises américaines de taille moyenne ont mis au point des solutions innovantes de forage horizontal et de fracturation des roches avec de l’eau et du sable sous haute pression associée à des solutions chimiques.

A Villiers, nous sommes concernés par le pétrole de schiste.

 Emprise au sol des forages

La surface nécessaire à une plate-forme est de 2 ha pendant les opérations de forage et de fracturation. Les forages ne permettent pas de récupérer de grosses quantités de matière. Il faut donc forer beaucoup et souvent. La décroissance de la production est rapide, l’installation de plates-formes doit être répétée. La multiplication des forages horizontaux en sous-sol à partir d’une même plate-forme mobilise une grande surface pendant des années. La distance entre chaque forage est estimée de 150 m à 2 km.

De grandes quantités d’eau et de produits chimiques sous pression sont nécessaires pour fracturer les roches.

D’où viendrait cette eau, si ce n’est des nappes phréatiques ?

Les communes concernées par les demandes de permis sont alimentées en eau par la nappe de Beauce et la nappe de Champigny qui se renouvellent.

·  Nappe de Beauce

" La région est dotée d'importantes ressources en eau. La Loire et son réseau hydrographique arrosent une vaste plaine qui débute sur les marges du Massif central. La nappe des calcaires de Beauce, véritable château d'eau, alimente plusieurs affluents méridionaux de la Seine. Les nappes souterraines constituent l'essentiel des ressources exploitées pour les usages agricole et domestique. Cependant, la gestion coordonnée des prélèvements pose des problèmes aigus : l'augmentation des besoins en étécoïncide avec le moment où la ressource est la plus faible,entraînant une baisse du niveau de certaines nappes captives de grande qualitéou tarissant les cours d'eau. En outre, le contexte géologique et climatique rend la ressource en eau particulièrement vulnérable aux pollutions. »
http://acces.inrp.fr/eduterre-usages/nappe/html/scenarii/scenario3.htm

  • Nappe de Champigny
    La nappe des calcaires de Champigny est la première ressource en eau potable d'Île-de-France d'origine souterraine. Elle alimente environ 1 million de Franciliens.  Elle est également utilisée par des industries. Elle sert à irriguer les cultures et dans une moindre mesure, à arroser les terrains de golfs. 

La nappe du Champigny est très réactive à la pluviométrie. Selon qu'il pleut suffisamment ou pas, le niveau de la nappe connaît des hauts et bas. Mais au-delà de ces variations saisonnières, le niveau de la nappe des calcaires de Champigny baisse tendanciellement depuis une vingtaine d'années. 
http://www.aquibrie.fr/nappe_niveau

  • Et les aquifères du Crétacé inférieur qui ne se renouvellent pas

Datant du secondaire, ils constituent une réserve profonde d’eau de très grande qualité. 
Située à 800 mètres sous terre, la nappe profonde du Néocomien s’étend approximativement d’Orléans à Verdun jusqu'à la Manche.
Agée de plusieurs millions d’années, elle est la dernière réserve d’eau potable de l’Île-de-France. C’est pourquoi, elle a toujours été préservée pour servir à l’alimentation de la population en cas de catastrophe (pollution des eaux de surface, désastre nucléaire, bactériologique ou chimique...)

Les couches de gaz et de pétrole de schiste reposant entre 2 000 m et 3 000 m de profondeur, les nappes phréatiques et profonde seraient traversées par les forages avec les inévitables risques de pollution rendant l’eau impropre à la consommation.

Méthode de forage
Contrairement aux gaz classiques, le gaz et le pétrole de schiste ne peuvent pas être extraits par un simple forage. Pour atteindre les poches, les industriels ont mis au point un procédé de forage horizontal hydraulique. A partir d'un puits consolidé par un coffrage de béton, d'énormes quantités d'eau, de sable et de substances chimiques ( dont acide chlorhydrique, lubrifiants, antimicrobien, formol, toluène, xylène, gomme de guar, méthanol, etc… ) sont injectées à très forte pression en profondeur, la roche se fissure alors et libère le gaz ou le pétrole de schiste.
 

Récupération du pétrole
Parvenu à la surface, le pétrole est injecté dans un séparateur qui le dissocie de l'eau, puis de ses autres composants, notamment du dioxyde de carbone et des gaz à effet de serre, qui sont alors relâchés dans l'atmosphère.

Que deviennent l’eau et les produits chimiques injectés ?
Certains solvants chimiques ne sont pas récupérés à la surface.

L’eau et les solvants chimiques récupérés sont traités.

Toutefois, il reste des boues toxiques que l’on ne sait pas traiter et qui contiennent plomb, radium, thorium, benzène, etc. Comment et où seront-ils stockés ?

Une partie de l’eau peut être réutilisée pour le même usage.
Les nombreuses fissures provoquées par la pression sur les roches peuvent déstabiliser le sous-sol et provoquer des séismes.
D'après le New York Times, les eaux rejetées par certains puits américains sont dangereusement radioactives.

Des gaz nocifs rejetés : surproduction de gaz carbonique et de méthane

Les réserves fossiles prouvées de gaz et pétrole de schiste représenteraient, si elles étaient utilisées, 2795 gigatonnes de CO2 provoquant une catastrophe climatique d’un niveau qui n’a pas été envisagé dans les prévisions des climatologues !

Qui délivre les permis ?

- Il y a d’abord le permis d’exploration d’une durée de 5 ans renouvelable, délivré par l’Etat (ministre de l’Industrie). Il suffit que le dossier soit complet et correct.

Le maire n’est pas informé. Il n’y a pas d’enquête publique.

- Puis, le permis d’exploitation pour une durée de 15 ans délivré sur décision du ministre de l’Industrie après avis du Conseil d’ Etat et instruction de la DRIEE (direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie).

Le maire est informé et une enquête publique a lieu.

En guise de conclusion

Il faut savoir que sur un baril de pétrole, le coût de production est de 30 dollars et le bénéfice de la compagnie de 44 dollars.

Dans les études avant de demander les permis d’exploration, les entreprises pétrolières ont estimé la production de pétrole de schiste de 5 à 15 % de la consommation annuelle de notre pays, 15 % étant le grand maximum de ce qu’elles espèrent tirer du sol.

Du côté des consommateurs, une réduction de la vitesse de 10 km/h, soit 80 km/h sur route et 120 km/h sur autoroute réduirait les besoins en carburant de 15 %.

Quel serait l’impact des forages sur notre environnement, notre santé, la forêt, l’économie locale, le tourisme, etc… ?

Pour plus d’informations :
lire le dossier paru dans Seine-et-Marne magazine de décembre ;
sites à consulter : www.sosplanetendanger.com et www.stop-petrole-de-schiste77.com

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