Rassemblements pour la Planète - Dimanche 1er avril 2007

Quelle émotion ! J'étais dimanche 1er avril à Paris pour participer au grand rassemblement pour notre planète et à la conférence organisée par Nicolas Hulot au Zénith. Peut-être y étiez-vous également. Ce fut un moment particulièrement émouvant, et je propose de partager avec vous ce magnifique moment en vous soumettant mon compte-rendu.

En espérant qu'il vous donne envie de continuer à aller "à contre-courant" -comme le dit si bien Maud Fontenoy- et à agir au quotidien pour notre belle planète et pour les générations futures.

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2 Rassemblements pour l’Environnement dimanche 1^er avril :  j’y étais

Témoignage sur le rassemblement « Votons pour la Planète » qui s’est tenu dimanche au Trocadéro et sur la conférence de Nicolas Hulot au Zénith -deux événements chaleureusement accueillis par Bertrand Delanoë, Maire de Paris.

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Le 1^er avril s’est tenu au Trocadéro à Paris un rassemblement pour la planète et pour les générations futures, à l’initiative de Nicolas Hulot et organisée entre autres par les associations WWF, France Nature Environnement, La Ligue pour la Protection des Oiseau, la Ligue ROC, Greenpeace. Un rassemblement pacifique qui s’est fait dans la bonne humeur –j’ai rarement assisté à un rassemblement de cette taille dans un tel calme ni vu autant de sourires sur les visages-, et sur fond musical et qui annonce bien le changement qui est actuellement en train de s’opérer dans nos sociétés dites civilisées : une prise de conscience générale (voir l’article ci-dessous sur l’extinction des lumières à Sydney). Car, il faut bien le dire, nous étions rassemblés par milliers en ce dimanche de printemps pour une grande cause : celle de l’humanité et des générations futures, tous convaincus qu’il est enfin temps d’agir, chacun, individuellement, en adoptant un comportement différent et en portant un autre regard sur l’humanité.  Tous ceux qui n’ont pu venir ont envoyé un SMS et ont ainsi manifesté leur soutien pour ce grand mouvement de solidarité planétaire.

Le rassemblement était, il est vrai, précédé par une conférence au Zenith « Autour du Pacte Ecologique » avec pour intervenants principaux Nicolas Hulot, Hubert Reeves et Edgar Morin.  Nous avons eu le plaisir d’être rejoints par des artistes (Hugues Auffray, Rufus, Luc Besson…) mais aussi par Bertrand Delanoë, et par Maud Fontenoy, la jeune navigatrice à contre-courant. 

Parce que certaines paroles touchent plus que d’autres, je vous propose quelques extraits de leur intervention :

H. Reeves : « Il y a toujours eu interdépendance avec la nature.  L’érosion de la biodiversité est un des phénomènes les plus graves et les moins connus.  50% des espèces vivantes (végétales et animales) seront exterminées d’ici la fin de ce siècle !  Notre période est en cela comparable aux périodes d’extinctions connues au cours des millénaires précédents, et la disparition de l’humanité ne serait que la 6^e extinction depuis l’histoire de la vie sur terre.

Alors pourquoi éviter cette extinction ?  Si l’humanité disparaît, la nature s’en portera beaucoup mieux car l’homme est une espèce parmi d’autres.   Cependant, en disparaissant, elle emporterait avec elle des biens très précieux que seule l’humanité a su faire :
- l’art, la culture et la beauté et toute les sensibilités qui vont avec, la spiritualité également…
- la science et tous les progrès fantastiques qui ont permis à l’homme de découvrir son univers : l’infiniment grand et l’infiniment petit…
-   et surtout la compassion, c'est-à-dire la possibilité de prendre conscience de la souffrance des autres et de chercher à l’alléger.
Dans la nature, on ne nourrit pas les êtres malades et chétifs, car ils sont condamnés à mourir.  Les animaux favorisent plutôt les êtres robustes qui vont assurer la survie de l’espèce.  Ils sont ainsi –comme tous les êtres vivants- génétiquement programmés.  C’est en quelque sorte la logistique des gènes.  Or, l’homme a su transcender le principe des gènes et protéger les faibles afin de leur donner une chance de vivre.  L’humanité a également compris l’interrelation entre les espèces.

Aujourd’hui, le grand défi pour l’humanité (6 milliards d’individus actuellement) sera de faire vivre les 9 milliards d’individus de façon convenable (nourriture, énergie, chaleur etc.) sans détériorer complètement la planète et épuiser ses ressources d’ici quelques décennies.  La question est donc : serons-nous suffisamment inventifs et volontaires pour y parvenir ? »

E. Morin : «Pourquoi donc sommes-nous si aveugles dans notre relation avec la nature ?  Notre histoire nous montre comme des êtres qui doivent dominer la nature (la Bible, les philosophes dont Descartes, etc.).  Car enfin, plus nous sommes autonomes, plus nous sommes dépendants.  L’homme porte dans son corps le résultat de l’évolution des premières cellules de l’univers, et pourtant il se distancie de la nature car il lui est difficile d’en prendre conscience.

Un changement de comportements est fondamental !!!

Car quand un système n’est pas capable de traiter les problèmes vitaux, soit il se désintègre, soit il se métamorphose.  Or nous assistons aujourd’hui à une métamorphose.
Nous sommes dans une époque de chaos où des forces d’autodestruction font face à des forces de reconstruction trop peu nombreuses.  Un changement fondamental de la société est donc nécessaire.»

H. Reeves : « La conscience planétaire va se développer.  Il faut effectivement penser globalement mais agir localement !  Chacun, quel que soit son niveau, son métier, son âge, peut d’ores et déjà agir en faveur de l’environnement.  En prenant moins la voiture, en économisant l’eau potable et l’électricité, bref tous les petits gestes qui font beaucoup lorsqu’ils sont multipliés par des milliers de personnes.  Le rapport Stern a bien chiffré les conséquences du dérèglement climatique et le coût des dégâts planétaires et nous avons maintenant une représentation très nette des conséquences de notre mode de vie actuelle sur la planète.  Nous pouvons encore changer cela.»

N. Hulot : «  Il faut effectivement rentrer en résistance contre le fatalisme et le scepticisme.  Comme le disait Saint-Exupéry : Il n’y a pas de solutions, il y a des forces en marche ».  Notre société nous a conditionné à posséder.  « Posséder pour exister ».  Or comme le disait Victor Hugo « A force de posséder, c’est nous qui sommes possédés ». Il est grand temps d’oublier nos petites rancoeurs et de penser plus grand.  Car, je vous le dis, dans un proche avenir nous serons tous logés à la même enseigne et il n’y aura pas de régime de faveur pour qui que se soit.  Regardez ce qui se passe au Darfour.  Voilà bien un exemple du chaos engendré par le réchauffement climatique.  Car c’est bien le changement climatique qui a généré ce conflit : un degré de plus au Sahel, et la terre est devenue plus difficile à travailler encore, l’eau s’est faite encore plus rare !  Alors les nomades et leur troupeau de chameaux ont dû migrer vers les terres fertiles cultivées par les populations sédentaires. Résultat, des groupes de population du Darfour se battent aujourd’hui pour des terres plus clémentes.  Voulons-nous faire face à ce type de conflits, répétés, multipliés pour l’eau et les terres fertiles?

Notre raison d’espérer : ce sont nos outils incroyables, à condition que l’on s’en serve enfin autrement.  Enfin, nous avons encore un grand avantage, c’est l’ENERGIE DE L’AMOUR ! »

Et comme l’a dit Maud Fontenoy : « Il faut parfois nager à contre-courant ! »
Ce fut beaucoup d’émotions donc pour ce dimanche 1^er avril, et j’en suis revenue avec encore plus d’énergie et de motivations pour faire bouger les choses, mais cette fois AVEC VOUS TOUS !

Amicalement, Laureen

Pour plus d’informations sur le rassemblement du dimanche 1er avril 2007 :

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-890449,0.html?xtor=RSS-3208

et http://www.fondation-nicolas-hulot.org/actualite/presse/doc/CP_1er_avril.pdf

Sur la Fondation Nicolas Hulot http://www.fondation-nicolas-hulot.org/actualite/pointpresse.php

L’article sur l’extinction des lumières à Sydney :

http://www.smh.com.au/articles/2007/04/01/1175366081038.html